Retrouvailles à Bornéo
L’Indonésie est un pays voisin des Philippines mais il nous a fallu une journée pour rejoindre Samarinda sur l’île de Bornéo. Nous avons fait un grand détour via Singapore et Jakarta alors qu’à vol d’oiseau ce n’est pas si loin. Nous arrivons à l’aéroport de Balikpapan dans la soirée et un visage bien connu nous attend avec impatience : Ludovic, le frère d’Elisabeth. Il passe chaque année ses vacances dans sa belle famille en Indonésie. Athénaïs a bien grandie, et c’est pour nous l’occasion de rencontrer la famille de Lidiana ainsi que notre nouveau neveu Cyprien, né il y a deux mois.
Les parents de Lidiana résident à Samarinda qui se trouve à trois heures de route au nord de Balikpapan, nous arrivons chez eux vers une heure du matin et toute la famille est là pour nous accueillir.
Dans leur grande maison sur un niveau réside ses parents, son frère ainé avec sa femme et trois de ses enfants ainsi que sa sœur ainée. Au sein de la maison sont aménagées des zones de verdure qui permettent d’amener de la lumière naturelle dans la maison car ses murs sont communs avec d’autres maisons à l’est et à l’ouest. Une servante aide la famille pour l’entretien de la maison et le linge, pour le reste, toute la famille est bénévole pour rendre cette vie commune agréable.
Nous sommes accueillis comme des rois, nous avons juste à mettre les pieds sur la table pour manger, on organise pour nous des activités,…
Comme dans beaucoup de pays asiatiques que nous avons traversés, le repas est constitué d’une multitude de plats où chacun se sert suivant ses désirs. La table est toute la journée garnit de nourriture et il suffit de s’asseoir et de manger. Chaque repas est bien entendu accompagné de riz et des spécialités locales qu’ils ont à cœur à nous faire goûter. La ville est traversée par une rivière et la mer n’étant pas loin, nous mangeons régulièrement du poisson, des crevettes, du crabe, des coques,… Ils nous font aussi goûter de la tortue : délicieux, et des œufs de tortues : on n’aime moins. Du serpent, du crocodile, les différents fruits locaux de saisons comme le dorian : fruit d’odeur pestilentiel qui à un goût de "choux de Bruxelles", des lanksat : petit fruit jaune de goût très agréable, des ananas délicieux,…. Mais aussi du jus de nid d’hirondelle, spécialité de la maison car le père de Lidiana en export en Asie. C’est un met très onéreux obtenu en portant à ébullition des nids d’hirondelle. Les hirondelles fabriquent leur nid uniquement à partir de leur salive. Le bouillon, servit froid, est agrémenté de sucre. Le goût est agréable et les morceaux de nid ressemblent à de la gelée.
Nous redécouvrons aussi le goût du saucisson transmis par la maman d’Eli que Ludovic nous en a ramener un de France. C’est très bon mais nous n’avons plus l’habitude de manger des produits si gras !! Nous dévorerons les boites de conserves de choucroute et de cassoulet offert par Ludovic et Lidiana, plus tard.
Tous les résidents de la maison prennent soin de nous mais nos échanges verbaux avec eux sont malheureusement limités du faite de la langue.
Le lendemain de notre arrivée était organisé les 17 ans d’un cousin de Lidiana ; Christian. Cet âge correspond à leur majorité en Indonésie et pour cette occasion toute la famille était invitée pour le repas de midi. Le repas était constitué d’un "Lontong cap go mek", repas à base de poulet et de sticky rice (riz collant). Plus d’une cinquantaine personnes était invitée et en maximum deux heures, tous les invités sont arrivés, ont mangé et sont repartis après avoir laissé une petite enveloppe rouge contenant de l’argent ou de l’or pour le nouveau majeur. Et oui, c’est plus rapide que chez nous et une heure après, la maison a retrouvé son calme habituel ! Le jeu préféré des ado ici est le Rubik's Cube, on vous laisse vous entrainer… (vidéo).
Le soir nous nous rendons à la messe qui est entièrement célébrée en indonésien. L’église est bondée dans ce pays à 88% musulman et Lidiana nous fait le plaisir de nous traduire en direct le sermon.
A la maison, nous avons appris à jouer à la canasta à Lidiana et Ludovic. Nous faisons des parties jusqu’à des heures tardives. Ils ont vite appris et n’ont pas tardé à nous battre.
L’un des frère de Lidiana, Soria, sa femme et ses trois enfants, nous invitent à manger au restaurant. Nous goûtons toutes sortes de poissons, cuisinés en sauce dans des feuilles de bananier ou frit des l’huile. Après leur passage dans l’huile, les poissons gardent une posture assez atypique : ils montrent les dents, leurs nageoires sont écartées : on dirait qu’ils veulent nous attaquer. Tous ces poissons étaient vraiment délicieux.
Pour la venue de Lidiana, Ludovic, Athénaïs et Cyprien, le père de Lidiana a organisé une grande fête. C’était le même principe que pour l’anniversaire de Christian : les plats et boissons (non-alcoolisées) étaient disposés en buffet sur des tables. Soixante-dix personnes étaient présentes : toute sa famille maternelle et paternelle qui habite dans la région de Samarinda. Ça faisait beaucoup de personnes, mais c’était pour nous surprenant qu’en deux heures tous les convives aient mangé, discuté et soient déjà repartis : trois heures après l’arrivée des invités et la livraison des plats, la maison était redevenue calme et impeccable, comme s’il ne c’était rien passé.
Anecdote : L’un des neveu du père de Lidiana a offert au père de Lidiana une voiture pour le remercier d’un grand service rendu. En Indonésie, il faut plus d’un mois pour obtenir tous les papiers et les plaques d’immatriculations pour pouvoir utiliser la voiture. Pour que son oncle puisse utiliser sa nouvelle voiture tout de suite, il a fait poser des plaques d’immatriculation avec la lettre Z pour dernier caractère, ce qui est la terminologie des plaques de la police : ainsi il ne risque pas de ce faire arrêter par ces derniers pour un contrôle. Astucieux ?! Oserait-on en France ?!